Un peu d'histoire
C’est en 1134 que le village de MONTECH prend réellement corps avec la construction d’un village fortifié : « castrum ».
Raymond Séradis et Alphonse Jourdain, Comte de Toulouse, signent une Charte de Coutumes qui donne plus de liberté et d’indépendance aux habitants.
A la mort de Raymond Séradis (fin XIIème), la ville s’entoure de fortifications bordées de profonds fossés. Elle adopte le plan de la bastide-type : des rues qui se croisent en angle droit, une place centrale, une porte fortifiée avec pont-levis aux quatre coins cardinaux qui deviennent les seules voies d’accès.
Des tours flanquent chaque porte ainsi que trois des ailes de l’enceinte de terre battue. Au sud, la prison s’installe.
La porte du Terrier (nord) est la porte principale de MONTECH. La circulation se fait dans le sens nord-sud. Une halle couverte concentre les activités commerciales et les institutions politiques (four banal, Maison de la ville).
A l’intérieur des fortifications, un ancien château sert de refuge. Il consiste en un rez-de-chaussée avec vestibule surmonté d’une chambre. Il jouxte la vieille église Notre-Dame. Le fond de la nef et le chœur de l’église de La-Visitation seront érigés sur le terrain de ce château. L’église (Saint-Etienne) ne s’élève pas sur la place centrale mais est adossée aux fortifications.
En 1304, sous la pression démographique, la ville s’agrandit. On peut encore deviner l’emplacement de la cité primitive rue Lafargue ou rue des Pénitents.
Les guerres de religion remettent quelque peu en cause cette organisation citadine.
En 1781, la montée des tensions et les prémices de la Révolution, les portes sont reconstruites. Plus hautes et plus larges afin de protéger les maisons à pans de bois de la grand-rue et des ruelles adjacentes.
Contre toute attente, l’ère révolutionnaire préserve pourtant cette vaste entreprise. Les portes et les fossés existent jusqu’en 1830. Il reste actuellement les piliers de deux des quatre portes (Lafargue au sud et du château à l’Est).
Sous le Directoire, la forêt, vaste ensemble boisé appartenant au Domaine Royal depuis 1271 et l’annexion du Comté de Toulouse à la Couronne de France, intègre le Domaine de l’Etat.
Au XVIIIème siècle, MONTECH profite de la prospérité économique de Montauban, notamment à travers l’industrie textile (tisserands, tailleurs, couturiers…).
La construction du Canal latéral à la Garonne, au milieu du 19ème siècle, va conforter les activités industrielles de la Commune, avec l’ouverture d’une papeterie (qui fermera en 1968).
Au cours du XIXème siècle, le plan de la ville de MONTECH s’élargit considérablement. La route royale de Montauban à Auch est construite. Le tertre qui recouvrait l’ancienne promenade est arasé. On comble les fossés.
La mise en circulation du pont de Bourret voit l’achèvement du grand axe routier qui traverse MONTECH par l’avenue André-Bonnet, les boulevards de la République et Lagal.
Les quartiers extérieurs, le Couderc et Lafeuillade en particulier, prennent de l’ampleur.
L’intérieur de la ville prend son aspect actuel. De nombreuses maisons sont construites de part et d’autre des grands boulevards : superbes immeubles, en brique roses, semblables à de petits hôtels particuliers du 17ème, 18ème et 19ème siècle, ou maisons à colombages.
Certains de ces immeubles ont eu une fonction sociale et hospitalière importante.
Tels l’Hôpital Saint-Esprit et l’Orphelinat Larramet, qui, aujourd’hui, ont donné leurs murs à l’actuelle mairie (elle s’y est installée à la fin du XIXème siècle). L’ancien hôpital civil, agrandit et réaménagé, abrite la maison de retraite « Le Parc ». Un ancien hôtel particulier accueille la maison de retraite « La Maison ».
Tant dans le village qu’à la campagne, terre et pans de bois s’associent à la brique crue ou cuite, parfois agrémentée de galets de Garonne. Un assemblage qui confère à ces maisons anciennes le ton coloré caractéristique de l’architecture montéchoise.
Le béton de chaux a été employé durant plusieurs dizaines d’années, jusqu’à la première guerre mondiale. L’église de Lafeuillade et bon nombre d’habitations du bas de la ville sont construites de cette façon.
En janvier 1943, les troupes allemandes commencent à arriver à Montech. De nombreuses maisons sont réquisitionnées.
Le château de Cadars est occupé par les officiers et la Kommandantur est installée place de la Mairie.
La partie sud de la forêt est déclarée « zone interdite ».
Le 5 juin 1944, des villageois, membres de la 10ème Compagnie Armée secrète prennent le maquis. Le détachement de Montech était commandé par Pierre FOURCADE, alias Fournier, MM. GRANIER et ROUAUX, retraités de l’Armée, Pierre DELOS, Armand BONNET et René CLAVEL.
Le groupe d’hommes traverse la Garonne en barque, car les ponts sont gardés. Après trois nuits de marche, les Montéchois et les Finhanais rejoignent des Beaumontois.
A Montech, la vie suit son cours. Le couvre-feu est décrêté à 22 h. Le dépôt d’essence de Montbartier est bombardé à plusieurs reprises fin juillet. Deux résistants de Montricoux, André JOUANY et Joseph LESPINET sont exécutés.
Le 19 août, plusieurs explosions sont entendues dans la forêt. Les barraquements de la Cellulose, où logent les troupes allemandes, sautent à leur tour. Le château de Cadars brûle. Un convoi allemand est intercepté à la Vitarelle. Le 20 août, au même endroit, Jean LACAZE, 20 ans, est tué lors d’un combat violent.