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La papeterie

Son histoire

La papeterie de Montech fut fondée en 1857.

Elle est située sur le canal latéral à la Garonne en aval du port de Montech, sur une écluse (la N° 12).

C'est par un traité (17 octobre 1856) que M. GENEVIÈRE et son associé M. LAPORTE, ingénieurs des Arts et Manufactures, ont l'autorisation d'utiliser le débit du canal avec la hauteur de chute correspondante au dénivellement de l'écluse pour produire de la force motrice destinée à l'entraînement d'un moulin à farine et d'une papeterie dont une partie des bâtiments fut par la même autorisation construite sur les terrains dépendant du canal.

Dans un premier temps, l'usine fabrique du papier paille pour la boucherie, la paille étant abondante dans la région à cette époque.

Il y a une quelques années on trouvait encore à Montech des habitants se souvenant parfaitement des attelages de deux, trois ou quatre gros chevaux qui allaient drainer la paille jusque dans le Lauragais et l'Agenais. 

Le magasin actuel des pièces de rechange, habillage, etc.... est d'ailleurs l'ancienne écurie de ce temps avec les places bien marquées pour une quarantaine de chevaux de trait par les plaques portant les noms, encore scellées dans le mur. Le grenier à fourrage tout du long au dessus.

En 1860, M. Arnaud VEISSIÈRE achète l'usine et la transforme peu à peu en fabrique de papier journal en remplaçant la paille par la pâte de bois mécanique, achetée à l'étranger et reçue depuis Bordeaux par le canal, grâce aux train de péniches tirées par des remorqueurs à roues à aubes et ensuite plus tard, séparément par des chevaux.

L'usine fonctionne au charbon anglais, reçu également par le canal. Le petit fils d'Arnaud VEISSIÈRE, Raoul, reprend « l'affaire » quelques années plus tard. En 1900, nous savons que quatre machines d'un mètre produisent annuellement 3000 tonnes de papiers journaux en bobines (contre 2000 tonnes en 1890).

Montech alimente à cette époque plusieurs quotidiens régionaux comme « La Petite Gironde à Bordeaux » « La Dépêche du Midi à Toulouse » ou « L'Express du Midi à Montauban ».

La force motrice est fournie par des turbines hydrauliques de 50 CV chacune et les machines à papier étaient tirées par deux machines à vapeur.

Après l'Exposition Universelles de 1900, M. Raoul VEISSIÈRE remplaça les 4 machines de 1 mètre par les deux machines actuelles (1903-1906).

Il installa une machine à vapeur à double corps de 300 CV et relia l'usine pour un supplément de force motrice avec le Moulin de Lagarde sur Tarn, en aval de Montauban.

L'usine tourna pendant cette période sous la raison sociale « Raoul VEISSIÈRE et Cie ».

Elle fut cédée en 1912 à la société Anonyme des « Papeterie de Montech », administrée par M. Achille BERGES qui dut abandonner la fabrication du papier journal et orienter la production de l'usine vers la fabrication de sortes plus fines.

Ce programme réclamant un supplément de force motrice, on fit d'abord installer un turbo de 200 kvas et l'aménagement des chutes des différentes écluses du Canal en aval de l'usine fut étudié et réalisé pendant la guerre 1914-1918.

L'écluse N° 13 des Peyrets (2.60 m de chute) fut équipée avec une turbine ESCHER WYSS de 120 cv.

L'écluse N° 14 de PELLABORIE où il fut possible d'utiliser la valeur de 3 écluses, soit 7.50 m de chute, fut également équipée avec une turbine « ESCHER WYSS » de 350 cv.

A cette même époque, l'absorption de la Société des Forces Motrice du Tarn et Garonne du décidée et apporta à la papeterie un appoint de force motrice important avec les centrales reliées à l''usine par 1 ligne haute de tension sous 10 000 volts d'une longueur totale de 15 km.

En même temps que l'aménagement des chutes, de nouveaux bâtiments étaient construits doublant la surface couverte de l'ancienne usine : Salle de calandres, coupeuses, bobineuses, salle de triage, d'expédition et centrale thermique, avec installations de 2 chaudières « BABCOCK ».

Une gare d'eau et un quai furent aménagés dans le canal de fuite pour permettre l'expédition du papier fabriqué et le déchargement du charbon pour les chaudières.

Une râperie des bois fut installée avec 1 défibreur de 300cv donnant par jour 3 tonnes de pâte mécanique.

En 1925 et 1926, la production annuelle de l'usine avec ses 2 machines de 1.50 m utile atteignait 4 200 tonnes.
En 1930, les « Papeteries de Montech » furent absorbées par la société des « Papeteries de France ».
Des aménagements nouveaux furent réalisés dans le matériel de broyage et de trituration.
Les machines furent également améliorées de façon à obtenir 1.60 m de largeur utile. Un turbo de 350 kvas a remplacé en 1935 celui de 200 kvas qui ne correspondait plus aux besoins.

En 1940, 1 machine avait été arrêtée par suite du contingentement des matières premiers et des attributions de production affectées à chaque usine. Remise en route en 1947, cette machine a été de nouveau arrêtée en 1947 par suite du manque de commandes et remise en service au mois d'août 1957.

La situation de l'usine au carrefour de 2 routes nationales très importantes, et son implantation en bordure du Canal latéral à la Garonne lui assurent des facilités de transports incontestables. Son éloignement de la voie ferré à 3.500 km n'est plus un handicap depuis l'intensification du trafic routier.

La production annuelle normale possible actuellement peut être chiffrée entre 5 000 et 6 000 tonnes nettes d'impression écrite en blanc surtout couleur sur lesquelles Montech est pour le moment spécialisée en raison de la souplesse que lui procure son matériel de production favorable aux changements rapides de fabrications.

Cet avantage est à exploiter au maximum en attendant la fixation nouvelle que cherchent actuellement à peu près toutes les industries dans un monde économique dont les structures sont en pleine transformation.

Bien avant que l'on parle de creuser le Canal Latéral sur le ruisseau le « Tambourel » dont le débit devait être assez important, il existait un petit moulin à papier (propriété des Frères GENEVIÈRE), qui fabriquait des rouleaux de 0.60 mètres de largeur pour être transformé en papiers peints très à la mode à cette époque et plus économique que les tapisseries ou les tentures.

Cette petite usine était installée sur la tertre où sont actuellement bâtis les bureaux de l'ancienne papeterie, où est installée l'usine des amortisseurs DONERRE.

Quelques matières premières étaient employées. Je n'ai aucune indication de mes grands-parents profanes en la matière : (Monsieur Jean GAILHARD)

San doute les chiffons de coton, les fibres de chanvre, les vieux cordages qui étaient broyés par les pilons actionnées par le « Tambourel » qui devait en outre faire marcher la machine à papier. La vapeur de la sécherie devait être sans doute fournie par le bois de la forêt.

Mais en 1842 , le canal est mis en eau et l'écluse de Montech permettait une chute de 3 mètre environ, bien supérieure en début à celle du petit ruisseau.

Profitant de ce nouveau dispositif, un industriel de PUTEAUX, acheta le font des Frères GENEVIÈRE et construisit la nouvelle papeterie dont le démarrage remonte à 1859.

A l'origine, il n'y eu qu'une seule machine, mais la découverte de la transformation de la paille d'avoine en pâte de premier choix amena Monsieur A. VEISSIÈRE à agrandir son établissement.

Il y a eut bientôt 3 machines et pour une bonne marche, la direction dut avoir la disposition d'un lot d'immenses charrettes tirées par des chevaux percherons qui allaient chercher la paille dans tous les départements et jusque dans les départements limitrophes.

Cette paille était traitée à la soude caustique dans d'immenses autoclaves avant d'être broyée par des meules en pierre passée ensuite dans des affinoirs, elle était envoyée aux machines.

Cette fabrication dura jusqu'en 1882, mais le prix de revient devait être assez onéreux.

Pour lutter avec la concurrence, cette matière première fut remplacée par la pâte à bois de NORGEGE transportée depuis Bordeaux par péniches sur le canal.

Cette transformation diminuait en main d’œuvre la moitié du personnel et supprimait l'entretien des chevaux.

Dès sa majorité, le petit-fils du constructeur initial, Monsieur Raoul VEISSIÈRE donna un nouvel essor à son usine en ne fabriquant que du papier journal pour la presse régionale et même l’Écho de PARIS.

Pour tenir ses engagements, il fallut installer des machines à grand début et de plus grande largeur. La force du canal était devenue insuffisante, on installa une machine à vapeur pour actionner dynamo électrique et on ajouta la chute de CORBARIEU sur le Tarn qui aménagée en Centrale apporta par une ligne sur poteaux passant par BRESSOLS et LACOURT ST PIERRE une force motrice suffisante.

Le manque des capitaux ne permit à Monsieur VEISSIÈRE de mener à bien les aménagements qui auraient pu moderniser cette manufacture, et en 1910, il dut céder son affaire à Monsieur BERGES (fils d'Aristide BERGES, promoteur de la « houille blanche ») déjà propriétaire avec ses frères de papeteries BERGES à LANCEY ISERE.

Monsieur Achille BERGES aménagea et améliora la fabrication, secondé par un directeur énergique et compétent d'origine belge, Monsieur JASPAR.

En 1920, il essaya même de fabriquer lui-même sa pâte de bois pour l'adjonction d'une usine de cellulose à sa papeterie.

Les difficultés d’approvisionnement en bois longueur et prix des transports, l'écroulement à cette époque du taux des changes, ne permirent pas à cette industrie de continuer longtemps après sont démarrage.

Monsieur BERGES céda son affaire à la société anonyme « LES PAPETERIES DE FRANCE ».

Avant la guerre de 1939, l'usine produisait 3000 tonnes de papier par an, en blanc, bulles, couleurs fines et mi-fines, parcheminé, pliages et journal.

L'effectif occupé était de 300 ouvriers, hommes et femmes. La papeterie ferma définitivement en 1968.

Sa rénovation

La municipalité a décidé de redonner vie à ce lieu historique : en septembre 2014, des travaux ont débuté, pour créer sur ce site une médiathèque, une ludothèque et un espace numérique.