La Papeterie

Son Histoire

La Papeterie est située sur le canal latéral à la Garonne en aval du port de Montech, rue de l'usine, sur une écluse (la N° 12).

C'est par un traité (17 octobre 1856) que M. GENEVIÈRE et son associé M. LAPORTE, ingénieurs des Arts et Manufactures, ont l'autorisation d'utiliser le débit du canal avec la hauteur de chute correspondante au dénivellement de l'écluse pour produire de la force motrice destinée à l'entraînement d'un moulin à farine et d'une papeterie dont une partie des bâtiments fut par la même autorisation construite sur les terrains dépendant du canal.

Dans un premier temps, l'usine fabrique du papier paille pour la boucherie, la paille étant abondante dans la région à cette époque.

En 1860, M. Arnaud VEISSIÈRE achète l'usine et la transforme peu à peu en fabrique de papier journal en remplaçant la paille par la pâte de bois mécanique, achetée à l'étranger et reçue depuis Bordeaux par le canal, grâce aux train de péniches tirées par des remorqueurs à roues à aubes et ensuite plus tard, séparément par des chevaux.

L'usine fonctionne au charbon anglais, reçu également par le canal. Le petit fils d'Arnaud VEISSIÈRE, Raoul, reprend « l'affaire » quelques années plus tard. En 1900, nous savons que quatre machines d'un mètre produisent annuellement 3000 tonnes de papiers journaux en bobines (contre 2000 tonnes en 1890).

Montech alimente à cette époque plusieurs quotidiens régionaux comme « La Petite Gironde à Bordeaux » « La Dépêche du Midi à Toulouse » ou « L'Express du Midi à Montauban ».
La force motrice est fournie par des turbines hydrauliques de 50 CV chacune et les machines à papier étaient tirées par deux machines à vapeur.

Après l'Exposition Universelles de 1900, M. Raoul VEISSIÈRE remplaça les 4 machines de 1 mètre par les deux machines actuelles (1903-1906).

Il installa une machine à vapeur à double corps de 300 CV et relia l'usine pour un supplément de force motrice avec le Moulin de Lagarde sur Tarn, en aval de Montauban.

L'usine tourna pendant cette période sous la raison sociale « Raoul VEISSIÈRE et Cie ».

Elle fut cédée en 1912 à la société Anonyme de « Papeterie de Montech », administrée par M. Achille BERGES qui dut abandonner la fabrication du papier journal et orienter la production de l'usine vers la fabrication de sortes plus fines.

Ce programme réclamant un supplément de force motrice, on fit d'abord installer un turbo de 200 kvas et l'aménagement des chutes des différentes écluses du Canal en aval de l'usine fut étudié et réalisé pendant la guerre 1914-1918.

L'écluse N° 13 des Peyrets (2.60 m de chute) fut équipée avec une turbine ESCHER WYSS de 120 cv.

L'écluse N° 14 de PELLABORIE où il fut possible d'utiliser la valeur de 3 écluses, soit 7.50 m de chute, fut également équipée avec une turbine « ESCHER WYSS » de 350 cv.

A cette même époque, l'absorption de la Société des Forces Motrice du Tarn et Garonne fut décidée et apporta à la papeterie un appoint de force motrice important avec les centrales reliées à l''usine par 1 ligne haute de tension sous 10 000 volts d'une longueur totale de 15 km.

En même temps que l'aménagement des chutes, de nouveaux bâtiments étaient construits doublant la surface couverte de l'ancienne usine : Salle de calandres, coupeuses, bobineuses, salle de triage, d'expédition et centrale thermique, avec installations de 2 chaudières « BABCOCK ».

Une gare d'eau et un quai furent aménagés dans le canal de fuite pour permettre l'expédition du papier fabriqué et le déchargement du charbon pour les chaudières.

Une râperie des bois fut installée avec 1 défibreur de 300cv donnant par jour 3 tonnes de pâte mécanique.

En 1930, elle est absorbée par la société des « Papeteries de France ». Des aménagements nouveaux furent réalisés dans le matériel de broyage et de trituration.
Les machines furent également améliorées de façon à obtenir 1.60 m de largeur utile. Un turbo de 350 kvas a remplacé en 1935 celui de 200 kvas qui ne correspondait plus aux besoins.

En 1940, 1 machine avait été arrêtée par suite du contingentement des matières premiers et des attributions de production affectées à chaque usine. Remise en route en 1947, cette machine a été de nouveau arrêtée en 1947 par suite du manque de commandes et remise en service au mois d'août 1957.

La situation de l'usine au carrefour de 2 routes nationales très importantes, et son implantation en bordure du Canal latéral à la Garonne lui assurent des facilités de transports incontestables. Son éloignement de la voie ferré à 3.500 km n'est plus un handicap depuis l'intensification du trafic routier.

La production annuelle normale possible actuellement peut être chiffrée entre 5 000 et 6 000 tonnes nettes d'impression écrite en blanc surtout couleur sur lesquelles Montech est pour le moment spécialisée en raison de la souplesse que lui procure son matériel de production favorable aux changements rapides de fabrications.

Cet avantage est à exploiter au maximum en attendant la fixation nouvelle que cherchent actuellement à peu près toutes les industries dans un monde économique dont les structures sont en pleine transformation.
Avant la guerre de 1939, l'usine produisait 3000 tonnes de papier par an, en blanc, bulles, couleurs fines et mi-fines, parcheminé, pliages et journal.

L'effectif occupé était de 300 ouvriers, hommes et femmes. La papeterie ferma définitivement en 1968.

Sa rénovation

La municipalité a décidé de redonner vie à ce lieu historique : en septembre 2014, des travaux ont débuté, pour créer sur ce site une médiathèque, une ludothèque et un espace numérique, ainsi que l'office de tourisme.